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Ateliers d'écriture tous les lundis de 18h30 à 20h30 à La Compagnie du Rouho au 93, rue de Larmor, à Lorient
Contact : Joël Gentric 07 62 24 60 99

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18 mars 2011

à Lorient, le 16/03/11 (extrait)

Un enfant vit plus heureux et plus calmement que son père ne l'envisageait. En somme, on trouve, dans la vie, des gens qui nous aident à voir le monde du bon côté. Peut-être le fait de vivre avec des petits impératifs donne et multiplie les joies minuscules. Nous sommes entourés de personnes, de choses; et ces signes envoyés par eux, ne sont pas si exigeants qu'on le croit, pour peu que l'on envoie de notre côté des gestes. Ce serait une danse, à la portée de tous. Voilà comment se raisonnait ce père en voyant passer et repasser ce fils dans le flux de l'existence. Et ce fils, lui, se disait que, vivant plus heureux et plus calmement que son père ne l'envisageait, il pouvait parfois s'adresser à lui. A cela, une personne faisait obstacle. Croisé trois ou quatre fois depuis sa venue dans l'établissement, l'individu présentait un caractère ennuyeux qui prêtait plus à sourire qu'à se fâcher. De sorte que l'enjeu pour le père et le fils était de distraire cet homme qui se gâchait plus les jours qu'il ne gênait la connivence entre nos deux drôles. Ils comptaient sur ce jeudi pour déclencher sinon un rire, du moins un sourire, qui rendrait le climat plus clément. Il fallait se présenter devant lui, et par un tour de passe-passe, créer l'occasion de rompre cette austérité. C'est en ayant l'un, les mains dans les poches et l'autre, les manches retroussées, qu'il leur vint l'idée de se servir des avant-bras. Bras-dessus, bras-dessous, ils tourneraient devant le monsieur et ...tomberaient par terre. Oui. Ils tomberaient par terre à force de tourner sur eux-mêmes. Ils déclareraient après à ce monsieur qu'il refuse de leur tendre la main pour les relever parce que ce monsieur est fainéant et avare de gestes. Ils n'étaient pas certains, oh non! que cela dériderait notre homme, mais ils tenteraient l'expérience sur lui. Qu'avaient-ils à perdre? 

Ils n'avaient pas pensé que la face de notre sombre ami s'illuminerait avant même qu'ils aient à chuter. De sorte qu'ils restèrent devant l'homme, debout, dans cette incertitude hébétée, qui ne fit que redoubler la bonne humeur de l'ennemi. De sorte qu'ils se mirent d'accord tous les trois sur le fait que rien ne s'était passé. Jamais il n'y avait eu de mésentente entre eux, en somme. Et que comme cela, ils retrouvaient leur tendre silence qui parlait pour eux, et leur permettait de vaquer à leurs occupations.

Quelle n'aurait pas été leur effroi s'ils avaient raté leur numéro? On se serait détourné d'eux... Il aurait fallu faire appel à un nombre plus important de personnes dans le même embarras pour jouer une plus grande scène, celle de la grande tension qui, seule, engendre le fou-rire. Avec les conséquences désastreuses qui s'ensuivent, avec les cordons de sécurité, les consignes de dispersion: "Circulez, il n'y a rien à voir", "le spectacle est terminé"; et le lent retour à la normale, la reprise du travail, et des visages de circonstances. Non, non! Il était bienheureux que tout se soit passé comme cela s'était passé.        

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