à Lorient, le 03/08/11
"Viens me voir ici, viens me voir ici, dans ma maison. Il n'y a pas de fenêtres, j'entends des fenêtres carrées. Non seulement les portes s'ouvrent grand mais les portes s'ouvrent avant qu'on ne les pousse. Les courants d'air passent d'une pièce à l'autre en faisant circuler les parfums du printemps, du printemps qui revient. Les enfants font des embuscades et d'autres parlent des embuscades dans des livres aux phrases compliquées, compliquées à souhait. J'ai, peut-être, j'ai essayé quelque chose ici; j'ai essayé, peut-être en me trompant, j'ai essayé quelque chose qui faisait parler deux personnes. Deux ou plus. On cogne à des phrases, butte dans les lettres, s'allongent dans les textes; il n'y a pas de pages que l'on n'ait mal empoignée ni de couvertures que l'on ait mal cousues.
- Voilà une maison publiable en somme.
- Une maison imprimable, publiable. Mais nous voilà arrivés. Je vais tourner la clé et rentrer. Alors, viens me voir ici, dans ma maison, si le coeur t'en dit."