Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Dessins en caractères
Ateliers d'écriture tous les lundis de 18h30 à 20h30 à La Compagnie du Rouho au 93, rue de Larmor, à Lorient
Contact : Joël Gentric 07 62 24 60 99

case ateliers écriture

Archives
30 avril 2012

à Lorient, le 18/03/12

L'écriture, la lecture me portent à aller vers les autres. Les noms des textes hantent le cerveau de l'homme et chasse ce dernier de son engourdissement du moment. Voyez l'homme qui a lu arriver: il est lent et parle, encore sous l'influence des ombres qu'il a rencontrées dans ses livres, de manière sourde et attentive à la fois. La conversation bientôt réveille en lui des correspondances des deux mondes. Peut-être en viendra-t-il à élever la voix. Mais la plupart du temps la délibération se fait sans pousser hors des poumons le bon air emmagaziné pendant la lecture. Au bout d'une demi-heure, l'ennui revient. On se promet de revenir en se serrant la main, et on retourne parmi ses ouvrages. Et aujourd'hui, je lis, je déchiffre un exemplaire sur le Tasse. Puis, je partirai causer dehors avec les ombres ayant la tête farcie de cette cohue de fantômes en croisades. Nous parlerons d'autre chose sûrement mais je reviendrai lire encore le Tasse, pour la cohue. C'est comme mes petits soldats quand j'étais petit et comme quand on faisait la fumée des explosions avec du coton hydrophile étiré entre les doigts dans le jardin. Bien sûr, on m'a amené plus tard une ambassadrice de la paix, mais je suis toujours retourné à mes petits soldats. Et plus je contemple ces petits soldats, plus je les trouve ... non. Mieux vaut me taire et oublier cette époque.     

 

                                                         ***

 

Il est temps que je commence à écrire vraiment. Je m'aperçois que je ne suis pas resté silencieux comme je croyais devoir l'être et que, par conséquent, tout n'est pas perdu. En effet, les quelques pistes posées dans ma vie me laissent croire que d'autres rencontres se feront dans l'avenir. J'ai dans une journée des personnes à voir qui font que je remettrai à plus tard la consultation des notes et des indices consignés dans ce calepin. Mon emploi du temps est parfois consentant à cette recherche, la plupart du temps hostile à cette retrouvaille. Bah! Nous retournons à nos impératifs sociaux, quoique je ne pense pas être trop triste dans ce chahut.

 

                                                         ***    

 

Je cherche quelque chose sur quoi je puisse discourir longtemps sans m'arrêter; et, à chaque fois, je ne vois que le discours lui-même qui se multiplie par ce retour sur lui-même et me nourrit, moi et mes lecteurs, comme du pain.

 

                                                           ***

 

La lecture permet de passer à l'épreuve des expériences d'écriture. Si nous lisons sans nous troubler des pages sur la culture d'autres esprits c'est que le nôtre tient la route.

 

                                                            ***

 

Pour ce qui est du passé, je me demande aujourd'hui "de quelle nature était le poisson" pour que la barque soit à ce point tanguante et roulante. Maintenant, la barque vogue sans trop d'effets. Le poisson qui vient dans le filet continue de creuser cette interrogation première: "De quelle nature était le poisson?" 

 

                                                             ***

 

Préférable est le mot. Préférable la littérature, cet effort de l'expression sur le silence. Noir silence, je te romps pour parler différemment.

 

                                                              ***

 

J'ai fixé la date à laquelle j'arrêterai de fumer. Il n'y a pas eu de réactions négatives dans mon entourage. D'autant que je propose autre à la place. Je crois qu'ils m'ont pardonné cette incartade.

 

                                                              ***

 

Un mot qui n'est pas courant dans mon enfance provoque, en le disant aujourd'hui un gloussement joyeux. Je ne gloussais pas dans mon enfance, mais je n'étais pas malheureux non plus. 

 

                                                               ***

 

La parole: "il suffit de changer, transformer cet état de choses en un autre plus courant" devait être dite. 

Publicité
Publicité
Commentaires
Dessins en caractères
Publicité
Newsletter
Publicité