texte du 27/11/12

Dans le jardin, le nain faisait des gestes pour faire revenir ses amis. Ils étaient effrayés par le chant qu'ils venaient d'entendre. Mais, à peine furent-ils rassurés, qu'ils se mirent à cueillir des roses, des bouquets d'hortensias, de tulipes dont il y avait là en abondance. Le jardin fut ensuite arrosé par leurs soins et le nain les invita à venir prendre un petit caoua dans la maisonnette. Ce qu'ils firent sans façons. Lorsqu'on eut ri et échangé des propos simples, la compagnie se retira et se promit, en haut de l'allée, de se retrouver chez le nain la semaine suivante. Ils avaient en effet beaucoup de travail à faire dans un village à côté et ce ne pouvait être que le mardi suivant qu'ils referaient la noce. Quelques uns reconnurent que le caoua était fort bon ici et qu'il s'y disait des choses qui étaient attendues dans des foyers alentour. Aussi, décidèrent-ils de consigner certaines des remarques qui avaient été dites dans leurs cahiers en rentrant chez eux. Ils étaient charmés de cette ambiance, car la femme qui donnait le ton aux conversations n'hésitait pas à prendre la parole de temps en temps, ce qui faisait qu'on s'y entendait. Si elle avait paru froissée ou ombrageuse, nous nous serions sentis nuls. Il fallait que je vous parle de tout cela, car c'est une chose à laquelle tout être humain aspire, je crois, consciemment ou inconsciemment. Il lui faut le brouhaha d'un cercle où la femme passe en courant d'air, mais reste la plupart du temps, sans se camper sur ses positions. Ne bronche ni ne te cabre de ce que je te dis. C'est ainsi pour toi, pour moi et pour tout le monde. C'est toi aussi dont j'ai besoin pour le noter.