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Dessins en caractères
Ateliers d'écriture tous les lundis de 18h30 à 20h30 à La Compagnie du Rouho au 93, rue de Larmor, à Lorient
Contact : Joël Gentric 07 62 24 60 99

case ateliers écriture

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30 janvier 2012

à Lorient, le 19/12/11

Tu ne pourras pas exiger cela de moi. Mais je pourrais faire ceci.

 

                                                      ***

 

"Je vois se dessiner les côtes de la terre ferme. Hier, l'horizon n'était que mer, mer, mer, mer. Ce soir, j'accosterai au port vers 18h30. Je ne serai pas fâcher de voir mon fils." 

 

                                                       ***

 

"Tu dis que tu es là? Bah, je ne crois pas que ce soit complètement faux. Tu es là parce que ceux qui te retiennent n'ont pas l'empire qu'on pensait sur toi. Alors tu n'es pas vraiment rattaché à quelqu'un en particulier ici. Disons que les personnes auxquelles tu penses semblent être aussi proches de toi que celles à qui tu parles. C'est vrai, après tout: nous nous parlons par commodité et les amours sont ailleurs la plupart du temps. De quoi parlais-tu l'autre jour? Ah oui! De cet homme, cet homme sympathique. C'est vrai qu'il se rase la barbe. Tu n'as pas tort de penser que c'est général à beaucoup d'hommes. Nous ne sommes pas assez réguliers dans cette pratique quotidienne, aussi nous manquons de ce point de vue qui est le tien sur la question: que partagez-vous, cet homme et toi, de vous raser comme vous le faites quotidiennement. tu ne réponds pas? De sorte que nous sommes invités par ce silence à en faire de même. Il est probable que la révélation me viendra en le faisant. Cet homme a déjà été soigné, qui plus est. Cela tu ne t'en doutais pas, mais je te l'apprends. Ce qui fait encore un point commun avec toi. Son frère le sait, lui qui n'a jamais vu un médecin. Si? Ah! Je pensais cet homme invincible aux virus. Mais moins souvent, me dit-on. Je n'avais donc pas tout à fait tort. Ma foi! J'ai déjà de quoi parler à cet homme des heures et des heures du monde qui nous entoure.

      Sa fille a une soeur qui... n'est pas fâchée d'apprendre que la conversation pourrait durer des heures et des heures. Mais les deux, la fille de l'homme et la soeur de la fille, ont quelques tours qui rendent cette conversation décousue, saccadée. Ces  sorts jetés dans vos esprits ne peuvent être résolus par la conversation. On attend de ton homme et de toi autre chose qu'une conversation: un texte.

- Comme celui-ci?

- Comme celui-ci."

 

                                                        ***

 

"Ce n'est pas la guerre!" disait ma mère en parlant des enfants. Disons qu'il faut élever la voix de temps en temps. Mais quand on sait que ce n'est pas la guerre, on n'a pas peur des conséquences des cris. Il n'est pas bon de de se perdre dans l'amour des enfants, parce qu'eux, parfois, croient aux guerres et peuvent vous entraîner, si vous êtes amoureux d'eux, à la guerre, façon Don Quichotte.

   

                                                        ***

 

Il m'apparaît que ceux qui m'encouragent à penser qu'elle ne lisait pas, n'ont pas leur bon sens. 

 

                                                        ***

 

Dans le texte que je t'ai écrit sur la déambulation dans l'établissement, je voulais te montrer que l'on fait avec des bribes de phrases un texte absurde. Mais le monde de Kafka y a trouvé sa raison. De sorte qu'il n'est pas si incompréhensible. 

 

                                                        ***

 

Que tu ne puisses pas lire les mots aussitôt qu'ils sont tracés sur le papier m'embarrasse. Je me publie sur un ordinateur souvent longtemps après que le texte ait été écrit. Je me dis par consolation que je peux reformuler les paroles maladroites et que la jeunesse papillonnante t'informe alors, toi qui n'ai pas familière de l'ordinateur , de mes pensées: le sourire des enfants est pour ces écrits un bel emballage cadeau. 

 

                                                         ***

 

Le souci de celui qui écrit est souvent de lire moins pour pouvoir écrire. et lorsqu'il le fait, pardoxalement, il perd cette autorité qu'il a d'écrire. On a souvent recours au grotesque pour s'en sortir: "Depuis le temps que tu lis, tu devrais écrire."; ou bien "Depuis le temps que tu écris, tu devrais lire". Un balancier entre le scrupule excessif et la pudeur retrouvée scande la vie des écrivains.  

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