à Lorient, le 20/12/11

Notre homme était encore l'objet d'une persécution impensable de la part de M. Euouo. Depuis quinze jours, selon ce dernier, il n'avait cessé de pousser à bout le président et de faire rougir la cantatrice. Notre homme ne fréquentant pas les églises, il ne savait pas la valeur du "selon". Car deux trésors de tendresse dans la cité avaient rassemblé, dans l'ombre de l'incognito, les commentaires positifs sur ses travaux. Mais la malice des coeurs rapprochait, sans qu'on puisse empêcher cela, le bourreau et la victime. Assassiné de mots, mais accumulant les bourdes devant ce demi-dieu, notre poète malheureux avait perdu ses couleurs, rongé ses ongles, égratigné ses joues au rasage du matin. Et pire encore, la fréquentation si précieuse des muses adorables lui faisait défaut parce qu'elles n'envisageaient pas de parler à un tel masochiste. Nos deux fans de la cité prirent la résolution de faire cesser cette comédie en envoyant une messagère qui habitait une rue voisine du quartier. Elle était dépêchée par cette détresse de souffle qui menaçait les poumons de notre gratte-papier étiolé. Cet ange posa le doigt sur les lèvres pincées du bien-sorti-du-ventre-de-sa-mère-mais-pas-encore-né écrivain ce qui succita aussitôt une vocation de chanteur de rue. Et, l'auriez-vous cru? Notre Euouo s'intéressa au répertoire. Lorsque la cantatrice passa en ville pour un récital, ils perdirent simultanément leurs voix. Les femmes furent, dirent-elles, malheureuses. Ils retrouvèrent leur aura auprès d'elles en lisant à haute voix pour leurs neveux. Chanter? Ils ne le firent plus que contraints et forcés, par les précepteurs des jeunes filles. La ville fut médusée par la résurrection de ce cancrelat et de ce redoutable prédateur, car la terreur jusqu'à présent venait d'eux. Les journalistes furent ennuyés car leur histoire n'était pas relatable. quelqu'un parla, à leur propos, de la mort de la littérature. Il fut houspillé mais garda cette théorie longtemps dans un tiroir chez lui. Nos deux chanteurs en herbe sont maintenant fous de leur nièce. Des femmes se sont élevées contre cette nouvelle passion hasardeuse. Et cette récente intrigue n'aura servi qu'à réunir deux couples qui battaient de l'aile. Il s'agit maintenant de convaincre nos hommes de faire des bébés. Mais c'est impossible! Car quelque chose a été dit dans cette histoire qui rend cette réalisation im-pos-sible. Avez-vous bien lu? Ce furent donc des adoptions qui furent décidées quelques mois plus tard pour ces quatre amoureux.

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Le haut col empesé, remonté sur les joues,

Ceinturé, ponctué de tous ses beaux boutons,

Les deux mains sur le pli des jambes en cotons,

L'écolier sympathique énumère. Tu n'échoues

Guère de lui avoir dit: "Debout, voyons! Grande âme!

De même la mère n'échoue d'avoir vêtu

Le petit des couleurs exigées, prof têtu!

Voici donc votre leçon de choses, Madame!

Que celui-ci s'assoit. Son voisin doit parler.

Tiens! Comme, bien dressé, il a su se lever!

Sa tenue s'harmonise aux autres dans la classe.

De ses habits coule sans ennui le débit

Mais les enfants, eux, se tiennent cois quand passe

L'enseignant ralenti par l'écoute. Eh oui.